Topic 719074

DH//74Re://T719[JLondh/Ludvik/Numeric/Julien/Eaun - Venise] post. 17-07-13 18:53:59

 

 

© 1-photo les éditions Tamam (Élisabeth Melançon)

© 2-photo DH (Numeric72)

74Re://T719[JLondh/Ludvik/Numeric/Julien/Eaun - Venise] post. 17-07-13 18:53:59

A walk in Venice - (le titre fait référence à la traduction anglaise qui accompagne le texte écrit originalement en français, titre d’une conférence présentée aux États-Unis) est un texte de Gilles Chagnon, «une réflexion sur l’art et le temps immobile» peut-on lire en sous-titre, édité l’an passé aux Éditions Tamam. La lecture de ces pages laisse des traces. On en sort comme  de tout séjour en terrain initiatique, au point d’avoir oublié l’heure et le temps, et peut-être d’avoir oublié qui nous sommes.

74Re://T719[JLondh/Ludvik/Numeric/Julien/Eaun - Venise] post. 17-07-13 18:59:34

J’ai aimé ce livre car il est d’une grande densité, dont j’ai remarqué en tous points la finesse. C’est l’histoire d’un jour marqué par une pluie fine qui se dépose dans la rencontre entre l’écrivain et le lecteur, et, qui s’évapore subtilement par des détours le long des canaux. Un rideau de soie se lève comme une éclaircie qui nous ouvrira aux nuages pourpres du soir, pour un envol du mystère, celui de la Vierge dans sa Renaissance.

74Re://T719[JLondh/Ludvik/Numeric/Julien/Eaun - Venise] post. 17-07-13 19:12:32

Comme le promeneur solitaire, j’ai marché aussi entre les rives étranges où la lumière mystérieuse, mais quand même très vive par moments, s’ajuste à nos corps comme s’il s’agissait de les faire disparaître. Je suis devenu une parcelle de la ville, j’en occupais chaque pierre, chaque recoin, chaque passerelle.

74Re://T719[JLondh/Ludvik/Numeric/Julien/Eaun - Venise] post. 17-07-13 19:16:51

Finesse, dans l’écriture, mais aussi dans la manière d’évoquer les fresques du Titien, qui préfigurent la mort, bien que, comme le dit si justement l’auteur, le peintre «ait tout mis en œuvre pour que la mort soit partout déjouée, contredite». Venise est un lieu de notre renaissance. Le texte respire le sens spatial envahissant nos esprits par sa subtile action sur le psychisme.

74Re://T719[JLondh/Ludvik/Numeric/Julien/Eaun - Venise] post. 17-07-13 19:20:27

Au centre de la réflexion de cette promenade qui nous berce comme un andante de Haydn, nous empruntons aussi des sentiers plus obscurs, avec le martyre de saint Laurent, promenades nocturnes en plein jour, où le texte, avant son envolée finale, entre dans une réflexion philosophique sur la cruauté. Ardent le regard qu’on pose ici sur l’horreur, celle qui vient, en libérant l’âme de sa culpabilité qui lui pèse, la condamner à admettre que la cruauté fasse partie organique de sa substance, de son histoire, et de son aliment.

74Re://T719[JLondh/Ludvik/Numeric/Julien/Eaun - Venise] post. 17-07-13 19:26:32

Nous faisons le trajet avec Gilles Chagnon, nous laissant conduire d’une portée à l’autre, que nous connaissions déjà Venise ou que nous n’y soyons jamais allés. C’est de toute façon la Venise éternelle qui nous hante, à ce jour de nos vies où nous entrons en elle, comme des amants qui se glissent dans la pierre ainsi que de grandes aortes parallèles cherchant à s’y rencontrer.

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© 1-photo les éditions Tamam (Élisabeth Melançon)

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A walk in Venice - (le titre fait référence à la traduction anglaise qui accompagne le texte écrit originalement en français, titre d’une conférence présentée aux États-Unis) est un texte de Gilles Chagnon, «une réflexion sur l’art et le temps immobile» peut-on lire en sous-titre, édité l’an passé aux Éditions Tamam. La lecture de ces pages laisse des traces. On en sort comme  de tout séjour en terrain initiatique, au point d’avoir oublié l’heure et le temps, et peut-être d’avoir oublié qui nous sommes.

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J’ai aimé ce livre car il est d’une grande densité, dont j’ai remarqué en tous points la finesse. C’est l’histoire d’un jour marqué par une pluie fine qui se dépose dans la rencontre entre l’écrivain et le lecteur, et, qui s’évapore subtilement par des détours le long des canaux. Un rideau de soie se lève comme une éclaircie qui nous ouvrira aux nuages pourpres du soir, pour un envol du mystère, celui de la Vierge dans sa Renaissance

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Comme le promeneur solitaire, j’ai marché aussi entre les rives étranges où la lumière mystérieuse, mais quand même très vive par moments, s’ajuste à nos corps comme s’il s’agissait de les faire disparaître. Je suis devenu une parcelle de la ville, j’en occupais chaque pierre, chaque recoin, chaque passerelle.

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Finesse, dans l’écriture, mais aussi dans la manière d’évoquer les fresques du Titien, qui préfigurent la mort, bien que, comme le dit si justement l’auteur, le peintre «ait tout mis en œuvre pour que la mort soit partout déjouée, contredite». Venise est un lieu de notre renaissance. Le texte respire le sens spatial envahissant nos esprits par sa subtile action sur le psychisme.

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Au centre de la réflexion de cette promenade qui nous berce comme un andante de Haydn, nous empruntons aussi des sentiers plus obscurs, avec le martyre de saint Laurent, promenades nocturnes en plein jour, où le texte, avant son envolée finale, entre dans une réflexion philosophique sur la cruauté. Ardent le regard qu’on pose ici sur l’horreur, celle qui vient, en libérant l’âme de sa culpabilité qui lui pèse, la condamner à admettre que la cruauté fasse partie organique de sa substance, de son histoire, et de son aliment.

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Nous faisons le trajet avec Gilles Chagnon, nous laissant conduire d’une portée à l’autre, que nous connaissions déjà Venise ou que nous n’y soyons jamais allés. C’est de toute façon la Venise éternelle qui nous hante, à ce jour de nos vies où nous entrons en elle, comme des amants qui se glissent dans la pierre ainsi que de grandes aortes parallèles cherchant à s’y rencontrer.

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A walk in Venice - (le titre fait référence à la traduction anglaise qui accompagne le texte écrit originalement en français, titre d’une conférence présentée aux États-Unis) est un texte de Gilles Chagnon, «une réflexion sur l’art et le temps immobile» peut-on lire en sous-titre, édité l’an passé aux Éditions Tamam. La lecture de ces pages laisse des traces. On en sort comme  de tout séjour en terrain initiatique, au point d’avoir oublié l’heure et le temps, et peut-être d’avoir oublié qui nous sommes.

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J’ai aimé ce livre car il est d’une grande densité, dont j’ai remarqué en tous points la finesse. C’est l’histoire d’un jour marqué par une pluie fine qui se dépose dans la rencontre entre l’écrivain et le lecteur, et, qui s’évapore subtilement par des détours le long des canaux. Un rideau de soie se lève comme une éclaircie qui nous ouvrira aux nuages pourpres du soir, pour un envol du mystère, celui de la Vierge dans sa Renaissance

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Comme le promeneur solitaire, j’ai marché aussi entre les rives étranges où la lumière mystérieuse, mais quand même très vive par moments, s’ajuste à nos corps comme s’il s’agissait de les faire disparaître. Je suis devenu une parcelle de la ville, j’en occupais chaque pierre, chaque recoin, chaque passerelle.

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Finesse, dans l’écriture, mais aussi dans la manière d’évoquer les fresques du Titien, qui préfigurent la mort, bien que, comme le dit si justement l’auteur, le peintre «ait tout mis en œuvre pour que la mort soit partout déjouée, contredite». Venise est un lieu de notre renaissance. Le texte respire le sens spatial envahissant nos esprits par sa subtile action sur le psychisme.

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Au centre de la réflexion de cette promenade qui nous berce comme un andante de Haydn, nous empruntons aussi des sentiers plus obscurs, avec le martyre de saint Laurent, promenades nocturnes en plein jour, où le texte, avant son envolée finale, entre dans une réflexion philosophique sur la cruauté. Ardent le regard qu’on pose ici sur l’horreur, celle qui vient, en libérant l’âme de sa culpabilité qui lui pèse, la condamner à admettre que la cruauté fasse partie organique de sa substance, de son histoire, et de son aliment.

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Nous faisons le trajet avec Gilles Chagnon, nous laissant conduire d’une portée à l’autre, que nous connaissions déjà Venise ou que nous n’y soyons jamais allés. C’est de toute façon la Venise éternelle qui nous hante, à ce jour de nos vies où nous entrons en elle, comme des amants qui se glissent dans la pierre ainsi que de grandes aortes parallèles cherchant à s’y rencontrer.