Inédits

Œnopion visible dans l'air

que malmenait

mon regard effrayé

m'engouffra dans l'océan

des hydres castérisantes

je perdis

dans le massacre délétère

jusqu'au dernier refuge

de ma conscience

et de ma raison

remonte-moi sur terre

lui implorais-je

de mes paniques mortes

respire-moi carcasse

funèbre délétère

à la dernière lueur

des avirons de l'air

 

Je suis Orion porteur d'étoile

Né broyé de mes terreurs

Ma voix retentit

Dans l'égale nuit

Dans le jour égal

Au milieu céleste

Du centre de la terre

Je gravis l'espace

Sourd à ma propre voix

Où se distribue l'effroi

De la pâle lumière

Nous partîmes mon tueur et moi

Au cimetière de ses proies

Étalés de cristal concassé

Dans un ciel  trop immense

Et trop froid

 

Remédié de mon unique ténèbre

mon regard dépêché

Sur les résidus de la mer

D'où je venais de me noyer

À la saison où les matins

Sont les avortés du doute

Et de la perversion

Remédié de ma seule nuit

Où j'avais laissé peau et restes

Je cherche là où je ne peux être

L'incontournable repère

De mon ciel et mon moi

Dans ce ciel trop abstrait

Trop immense et trop froid

 

Je suis un règne dorénavant

Sans sceptre ni sacre

Dans un cercle de fiction

Où j'implore un sujet

Parmi ceux non rebelles

Qui peuplent ma cour décimée

Je règne sur d'innombrables cadavres

Tous ayant été abîmés

Dans la même terreur que moi

À l'aube sensorielle

Où le chasseur fit de moi

Son éternelle proie

Et où pour le vaincre

Je dus m'inverser amphibie

Et rendre mon essence mortelle

Aux encres exponentielles

Descentes et remontées

Mort et finalité

 

Je ne me ressuscitai

D'aucun secours ni de bouée

Seuls les récifs étant mes alliés

Dans la perte du combat

Sans fin qui m'égara

Jusqu'à ne plus jamais savoir

Qui de moi ou de mon agresseur

Impitoyable l'un et l,autre

Essayant l'un

D'avoir mainmise sur l'autre

Et ne s'alimentant

Qu'au seul dessein possible

Vengeance ou prière

L'un de supplier à l'autre

De le tuer, de le disséquer

Et de l'éconduire

Vers les distances sans fin

Où vont se reproduire

Comme des déchets absent

Les avides océans

 

Cicatrisé mon cri

Étendu dans la nuit

Part à la volée des gibiers

Dans leurs subtilités

Et leur fuite des hivers

Dans ma constellation

Plus chaude que le sang

Plus bouillante que la bière

Où mon être enseveli

Cherche à se soumettre

Aux lois impitoyables

De la mort trahison

De la mort guérison

De la mort infligée

Par l'arme impitoyable

Du  noyeur Œnopion

 

J'inflige au secret des nuits

La démesure de mon ennui

À sans cesse rechercher

Une face à mon ennemi

La vengeance de l'éphémère

A soif de mon sang

Écoulé dans la voie lactée

De million de poussières

Et de traces sur l'éther

Quand les atomes du cercle

Tellurique et distant

Foncent de leur force

Millénaire nucléaire

Sur le résidu broyé

De ce qu'Orion moi devenu

Laisse flotter dans la nuit

Particules désarticulées

D,un cadavre inexploré

 

Nul père nul frère

Mais qu'assassins

Groupés au bas des marches

Où malgré moi élevé

Je cherche à nommer

Qui me condamne ainsi

Au protocole funèbre

D'une impossible survie

Nulle mère

Nulle présence amie

Mais que semblant d'issues

En un pâle mystère

Désarroi ou espérance

Ou relent de désespoir

À la zone masquée

D'un horizon fuyant

Le jour incessant

Le jour limitrophe

Tournant son vaste dos

À son impossible clarté.

 

Dans la foulée ambiante

Des électrons morbides

J'attends l'intercession

D'une influente armée

Formée de mes antiques

Ressources infécondées

Lors du massacre où je fus

Esprit violenté mains écartelées

Lors du massacre où je fus

À jamais dépossédé

D'une vie possible

Sans espoir de repos

Me laissant condamner

À la course éternelle

Et son immobilité

Au dernier repère

Que veille le porteur

D'entités égrenées

Des rigoles raboteuses

D'un sentier issu de l'enfer

Qui revient sur lui-même

Et me replonge

À l'origine même de cet enfer.

 

La passant solitaire

Qui lève ses yeux la nuit

Pour s'abreuver du lait

Que versent sur lui

Les traces de la constellation

Aujourd'hui portant mon nom

Verra-t-il le feu gris

Noyé dans la poussière

Agglomérant sans fracas

Les parcelles de mes os

Broyés dans l'ombre

Des milliers d'étoiles

Qui tournent leurs reflets

Vers sa conscience

Comme un drap

Inondant sa pensée

Dans l'optique étendue

Où se fragmente son lit?

 

Où passera-t-il tout simplement

Son chemin monotone

Lui de même sans couleur

Sans chagrin et sans âme

Dans son irrécupérable

Trajet erratique sur terre

Entrecoupé des crevasses

Absolues des silences

Écho de paroles tues

N'ayant pas su les dire

En son for intérieur

À la reconnaissance de lui-même?

 

Torts démesurés de la perte

C'est à vous que mon ton rauque

En vociférant s'adresse

Vous n'avez que la fin

À sans cesse espérer

Une fin qui pour votre repos

Ne jamais adviendra

Car l'extrême châtiment de mourir

Au décret que l'arme vous donna

Est de survivre en permanence

Dans la torture insensorielle

Tels que corps ensevelis

Mais pénétrés de la conscience

Du temps qui toujours

Se maintiendra sans recours

Aux paix que lui confèrent

Les baumes de l'oubli

Et bienfaits de l'agonie

 

Veille, jour et lendemain

Naissance, vie et retour

Aux origines de l'histoire

Sont les intransigeants interdits

Auxquels en vous enlisant

Dans le réceptacle du temps

L'horrible fléau mandaté

Par la haine infatigable

D'Orion le condamné

À excécrer l'innocent

En souvenir du tueur qui le mena

Aux inextricables essences

De l'amour amputé

De ses espérances

Vous destine inexorablement.

 

Je suis le porteur de vos misères

Dans l'espace déchiré de la matière

Vos promenades démembrées

Sur les voies menant

Au centre de la zone

Où aboutit l'écriteau

Vous dirigeant de toutes parts

Vers l'absolu territoire

Intitulé nulle part

Ne sème ni l'émoi du départ

Ni le répit de l'arrivée

Car arrimés au désastre

D'un point caverneux

Qui vous tient captif

De la captivité que je tiens

Vous avancerez de force

Et de manière aussi brute

Que l'égalité de vos pas

Vous ferons reculer.

 

Roches minérales perdues

Dans un amas clos de minéraux

Vous souviendra-t-il

D'une ère antique si cruelle

Mais douce assez pour vous avoir

Gratifié de sens, et de parole

Aujourd'hui qui vous sont refusées

Vous empêchant de murmurer

En direction d'un lieu

Sans lumière et sans écho:

Qu'est devenu le feu d'Orion?

Nous entendrait-il si nous parlions?

Orion, pitié pour l'humanité

Qu'autrefois nous étions

Si nous avions vécu

Un jour peut-être

Un jour bref mais un jour quand même

Qui ne fût pas l'œuvre d'Orion

Aurions-nous su que la souffrance

Aurions-nous vu que la terreur

Que la plénitude effarée

Du vide où nous prions

Que tout ce que nous aurions fui

Nous serait venu d'Orion?

 

 

© Pierre-Abel Neault

Extrait de Roches vampires, 2014

 

 

 

 

 

 

 

 

DH//PoisonSubtil

 

 

Topic 719081

DH//81Re://T7190[PoisonSubtil - Orion] post. 17-07-23 11:53:43

 

DH-INÉDITS

© photo Pierre-Abel Neault

 

 

VULNÉRABILITÉ

 

 

2Re://T7190[Bp73o/Scorpio33/PoisonSubtil - Vulnérabilité] post.17-07-24 12:03:10

SCORPIO33

J’ai lu tes versets hier matin. J’ai été saisi par la force que tu donnes à Orion: un pouvoir de vengeance sur tous les êtres de la planète. Il y a tellement de révolte dans ce que tu dis que je me suis demandé si c’était pas contagieux. Il faisait beau, même assez chaud, mais en allant me balader j’ai senti une envie impérieuse de vouloir du mal à chaque personne que je rencontrais sur mon chemin, manque de limpidité, même des gens que je côtoie sans difficulté en temps ordinaire.

 

82Re://T7190[Bp73o/Scorpio33/PoisonSubtil - Vulnérabilité] post.17-07-24 12:08:52

POISONSUBTIL

J’espère ne pas être un distributeur de haine. Mais j’avais une grande révolte en moi quand j’ai écrit ce volet de mes Roches vampires. J’avais peut-être des vieux comptes à régler avec cet ancêtre mythologique avec qui j’ai tant d’affinités par ailleurs. Je ne sais pas pourquoi, en fait vague idée mais bon, j’ai un malin plaisir à l’identifier à mon père. Les deux aimaient la chasse, et quand ils parlaient il fallait qu’on les écoute.

 

82Re://T7190[Bp73o/Scorpio33/PoisonSubtil - Vulnérabilité] post.17-07-24 12:12:27

BP73O

J’ai enfin trouvé chaussure à mon pied en voyant ton interprétation de l’homme bafoué malmené par les éléments. Tu t’es vraiment mis en position de vulnérabilité extrême. Je ne sais pas si j’aurais enduré autant d’humiliation sacrificielle mais j’ai réussi à me mettre dans la peau de mon personnage et force est d’admettre que ça se révoltait de partout. Marée humaine en un seul corps. De quoi se sentir demi-dieux mais qu’importe.

Comptes-tu publier ton texte? Je connais un éditeur à Saguenay qui serait pas indifférent à ta manière de présenter la déchéance infligée à l’homme, je suis moi-même un réceptacle aux vibrations ennemies. Tu dois comme moi bénificier de bonnes protections kharmiques?

 

82Re://T7190[Bp73o/Scorpio33/PoisonSubtil - Vulnérabilité] post.17-07-24 12:16:32

SCORPIO33

 

Eric a raison je trouve mais je crois comme plusieurs qu’on est jamais assez protégé dans l’occulte. Souvent on est à un endroit donné, précis, infailliblement conscrit dans le réel et sans qu’on prête attention à la divergence on se retrouve, même posture même environnement mais ce n’est plus à la même personne qu’on parle et nous-mêmes on se retrouve dans la peau et l’univers différé du locuteur en dérive.

 

82Re://T7190[Bp73o/Scorpio33/PoisonSubtil - Vulnérabilité] post.17-07-24 12:19:29

POISONSUBTIL

J’aimerais publier mes 3 recueils en 1 si l’éditeur est intéressé je suis volontaire d’aller le rencontrer de toute manière j’adore échanger et discuter au sujet des réactions que mes stances intéragissent avec un lecteur dispo. Vrai pour les protections comme dit Ludo n’empêche que plus je me sens vulnérable à l’approche du rite sacrificiel où je me pose en immolation plus je sens la puissance face aux forces se développer en moi mais en des parties de la chaîne de chakras pas nécessairement sollicités en contexte rituel.

Ah oui je me donne encore quelques semaines de relecture j’ai des choses à corriger et en passant merci de vos commentaires ça m’encourage. Le soleil n’étant qu’ombre chaque rayon est un fusible qui s’imprime dans le décompte.

 

82Re://T7190[Bp73o/Scorpio33/PoisonSubtil - Vulnérabilité] post.17-07-24 12:25:38

BP73O

Si tu veux je lui en parle. J’aime beaucoup que tu identifies tes blocs à des stances. Ta manière est très monumentale j’apprécie. Mais je comprends tes nuances. Moi aussi je dois toujours m’octroyer un temps de relecture après avoir délaissé ma partition et revenir à une lecture à haute voix sans me laisser emporter par le déclamatoire ce qui est une tentation qui rend pas toujours de bons services. On oublie qui on est. Faut rester sage. Manière de parler, on reste sage dans la révision mais je comprends qu’au moment où on crache le bloc qui oppresse c’est plutôt l’homme bafoué qui est à l’œuvre et lui ne connaît pas la sagesse.

 

82Re://T7190[Bp73o/Scorpio33/PoisonSubtil - Vulnérabilité] post.17-07-24 12:29:52

POISONSUBTIL

Stance je préfère au lieu de paragraphe et j’examine toujours si l’absence de ponctuation n’est pas semeuse de doute au niveau du sens, mais ça les lecteurs sont toujours d’un grand secours. (J’imagine toujours que j’écris en grec je ne sais pas pourquoi ça m’influence, sinon qu’une vague idée).

En création faut se réinventer toujours et ce n’est pas évident. L’essentiel est de pas se décourager.

Merci Éric je vais aller me refaire des munitions je sens qu’Orion cherche encore à se libérer d’attaques car il n’est jamais rassasié d’un être qu’il a commencé à faire faiblir.

 

82Re://T7190[Bp73o/Scorpio33/PoisonSubtil - Vulnérabilité] post.17-07-24 12:34:20

BP73O

Je vis des journées de force. J’accumule des sèves positives et je les sens prêtes à se diffuser vers mes frêres vulnérables donc je t’en ajoute. On repart toujours affaibli d’un dépôt aussi orageux que celui que tu viens de faire. Ne reste pas recroquevillé tu es sur une pente qui monte alors je t’épaule de mes énergies gagnantes en d’autres temps tu seras celui qui me fera renaître d’une mort aussi tangible.

 

82Re://T7190[Bp73o/Scorpio33/PoisonSubtil - Vulnérabilité] post.17-07-24 12:37:50

POISONSUBTIL

Tu sèmes en moi une gratitude infinie mon ami et frère, et je sens que cette gratitude pour toi développe l’hysope et le sel pour ensemencer le labeur dans mes propres énergies, amen et merci.

 

MARAISDEEP - ŒNOPION

 

 

Œnopion visible dans l'air

que malmenait

mon regard effrayé

m'engouffra dans l'océan

des hydres castérisantes

je perdis

dans le massacre délétère

jusqu'au dernier refuge

de ma conscience

et de ma raison

remonte-moi sur terre

lui implorais-je

de mes paniques mortes

respire-moi carcasse

funèbre délétère

à la dernière lueur

des avirons de l'air

 

Je suis Orion porteur d'étoile

Né broyé de mes terreurs

Ma voix retentit

Dans l'égale nuit

Dans le jour égal

Au milieu céleste

Du centre de la terre

Je gravis l'espace

Sourd à ma propre voix

Où se distribue l'effroi

De la pâle lumière

Nous partîmes mon tueur et moi

Au cimetière de ses proies

Étalés de cristal concassé

Dans un ciel  trop immense

Et trop froid

 

Remédié de mon unique ténèbre

mon regard dépêché

Sur les résidus de la mer

D'où je venais de me noyer

À la saison où les matins

Sont les avortés du doute

Et de la perversion

Remédié de ma seule nuit

Où j'avais laissé peau et restes

Je cherche là où je ne peux être

L'incontournable repère

De mon ciel et mon moi

Dans ce ciel trop abstrait

Trop immense et trop froid

 

Je suis un règne dorénavant

Sans sceptre ni sacre

Dans un cercle de fiction

Où j'implore un sujet

Parmi ceux non rebelles

Qui peuplent ma cour décimée

Je règne sur d'innombrables cadavres

Tous ayant été abîmés

Dans la même terreur que moi

À l'aube sensorielle

Où le chasseur fit de moi

Son éternelle proie

Et où pour le vaincre

Je dus m'inverser amphibie

Et rendre mon essence mortelle

Aux encres exponentielles

Descentes et remontées

Mort et finalité

 

Je ne me ressuscitai

D'aucun secours ni de bouée

Seuls les récifs étant mes alliés

Dans la perte du combat

Sans fin qui m'égara

Jusqu'à ne plus jamais savoir

Qui de moi ou de mon agresseur

Impitoyable l'un et l,autre

Essayant l'un

D'avoir mainmise sur l'autre

Et ne s'alimentant

Qu'au seul dessein possible

Vengeance ou prière

L'un de supplier à l'autre

De le tuer, de le disséquer

Et de l'éconduire

Vers les distances sans fin

Où vont se reproduire

Comme des déchets absent

Les avides océans

 

Cicatrisé mon cri

Étendu dans la nuit

Part à la volée des gibiers

Dans leurs subtilités

Et leur fuite des hivers

Dans ma constellation

Plus chaude que le sang

Plus bouillante que la bière

Où mon être enseveli

Cherche à se soumettre

Aux lois impitoyables

De la mort trahison

De la mort guérison

De la mort infligée

Par l'arme impitoyable

Du  noyeur Œnopion

 

J'inflige au secret des nuits

La démesure de mon ennui

À sans cesse rechercher

Une face à mon ennemi

La vengeance de l'éphémère

A soif de mon sang

Écoulé dans la voie lactée

De million de poussières

Et de traces sur l'éther

Quand les atomes du cercle

Tellurique et distant

Foncent de leur force

Millénaire nucléaire

Sur le résidu broyé

De ce qu'Orion moi devenu

Laisse flotter dans la nuit

Particules désarticulées

D,un cadavre inexploré

 

Nul père nul frère

Mais qu'assassins

Groupés au bas des marches

Où malgré moi élevé

Je cherche à nommer

Qui me condamne ainsi

Au protocole funèbre

D'une impossible survie

Nulle mère

Nulle présence amie

Mais que semblant d'issues

En un pâle mystère

Désarroi ou espérance

Ou relent de désespoir

À la zone masquée

D'un horizon fuyant

Le jour incessant

Le jour limitrophe

Tournant son vaste dos

À son impossible clarté.

 

Dans la foulée ambiante

Des électrons morbides

J'attends l'intercession

D'une influente armée

Formée de mes antiques

Ressources infécondées

Lors du massacre où je fus

Esprit violenté mains écartelées

Lors du massacre où je fus

À jamais dépossédé

D'une vie possible

Sans espoir de repos

Me laissant condamner

À la course éternelle

Et son immobilité

Au dernier repère

Que veille le porteur

D'entités égrenées

Des rigoles raboteuses

D'un sentier issu de l'enfer

Qui revient sur lui-même

Et me replonge

À l'origine même de cet enfer.

 

La passant solitaire

Qui lève ses yeux la nuit

Pour s'abreuver du lait

Que versent sur lui

Les traces de la constellation

Aujourd'hui portant mon nom

Verra-t-il le feu gris

Noyé dans la poussière

Agglomérant sans fracas

Les parcelles de mes os

Broyés dans l'ombre

Des milliers d'étoiles

Qui tournent leurs reflets

Vers sa conscience

Comme un drap

Inondant sa pensée

Dans l'optique étendue

Où se fragmente son lit?

 

Où passera-t-il tout simplement

Son chemin monotone

Lui de même sans couleur

Sans chagrin et sans âme

Dans son irrécupérable

Trajet erratique sur terre

Entrecoupé des crevasses

Absolues des silences

Écho de paroles tues

N'ayant pas su les dire

En son for intérieur

À la reconnaissance de lui-même?

 

Torts démesurés de la perte

C'est à vous que mon ton rauque

En vociférant s'adresse

Vous n'avez que la fin

À sans cesse espérer

Une fin qui pour votre repos

Ne jamais adviendra

Car l'extrême châtiment de mourir

Au décret que l'arme vous donna

Est de survivre en permanence

Dans la torture insensorielle

Tels que corps ensevelis

Mais pénétrés de la conscience

Du temps qui toujours

Se maintiendra sans recours

Aux paix que lui confèrent

Les baumes de l'oubli

Et bienfaits de l'agonie

 

Veille, jour et lendemain

Naissance, vie et retour

Aux origines de l'histoire

Sont les intransigeants interdits

Auxquels en vous enlisant

Dans le réceptacle du temps

L'horrible fléau mandaté

Par la haine infatigable

D'Orion le condamné

À excécrer l'innocent

En souvenir du tueur qui le mena

Aux inextricables essences

De l'amour amputé

De ses espérances

Vous destine inexorablement.

 

Je suis le porteur de vos misères

Dans l'espace déchiré de la matière

Vos promenades démembrées

Sur les voies menant

Au centre de la zone

Où aboutit l'écriteau

Vous dirigeant de toutes parts

Vers l'absolu territoire

Intitulé nulle part

Ne sème ni l'émoi du départ

Ni le répit de l'arrivée

Car arrimés au désastre

D'un point caverneux

Qui vous tient captif

De la captivité que je tiens

Vous avancerez de force

Et de manière aussi brute

Que l'égalité de vos pas

Vous ferons reculer.

 

Roches minérales perdues

Dans un amas clos de minéraux

Vous souviendra-t-il

D'une ère antique si cruelle

Mais douce assez pour vous avoir

Gratifié de sens, et de parole

Aujourd'hui qui vous sont refusées

Vous empêchant de murmurer

En direction d'un lieu

Sans lumière et sans écho:

Qu'est devenu le feu d'Orion?

Nous entendrait-il si nous parlions?

Orion, pitié pour l'humanité

Qu'autrefois nous étions

Si nous avions vécu

Un jour peut-être

Un jour bref mais un jour quand même

Qui ne fût pas l'œuvre d'Orion

Aurions-nous su que la souffrance

Aurions-nous vu que la terreur

Que la plénitude effarée

Du vide où nous prions

Que tout ce que nous aurions fui

Nous serait venu d'Orion?

 

 

© Pierre-Abel Neault

Extrait de Roches vampires, 2014

 

 

 

 

 

 

DH//PoisonSubtil

 

Topic 719081

DH//81Re://T7190[PoisonSubtil - Orion] post. 17-07-23 11:53:43

 

DH-INÉDITS

© photo Pierre-Abel Neault

Inédits

Œnopion visible dans l'air

que malmenait

mon regard effrayé

m'engouffra dans l'océan

des hydres castérisantes

je perdis

dans le massacre délétère

jusqu'au dernier refuge

de ma conscience

et de ma raison

remonte-moi sur terre

lui implorais-je

de mes paniques mortes

respire-moi carcasse

funèbre délétère

à la dernière lueur

des avirons de l'air

 

Je suis Orion porteur d'étoile

Né broyé de mes terreurs

Ma voix retentit

Dans l'égale nuit

Dans le jour égal

Au milieu céleste

Du centre de la terre

Je gravis l'espace

Sourd à ma propre voix

Où se distribue l'effroi

De la pâle lumière

Nous partîmes mon tueur et moi

Au cimetière de ses proies

Étalés de cristal concassé

Dans un ciel  trop immense

Et trop froid

 

Remédié de mon unique ténèbre

mon regard dépêché

Sur les résidus de la mer

D'où je venais de me noyer

À la saison où les matins

Sont les avortés du doute

Et de la perversion

Remédié de ma seule nuit

Où j'avais laissé peau et restes

Je cherche là où je ne peux être

L'incontournable repère

De mon ciel et mon moi

Dans ce ciel trop abstrait

Trop immense et trop froid

 

Je suis un règne dorénavant

Sans sceptre ni sacre

Dans un cercle de fiction

Où j'implore un sujet

Parmi ceux non rebelles

Qui peuplent ma cour décimée

Je règne sur d'innombrables cadavres

Tous ayant été abîmés

Dans la même terreur que moi

À l'aube sensorielle

Où le chasseur fit de moi

Son éternelle proie

Et où pour le vaincre

Je dus m'inverser amphibie

Et rendre mon essence mortelle

Aux encres exponentielles

Descentes et remontées

Mort et finalité

 

Je ne me ressuscitai

D'aucun secours ni de bouée

Seuls les récifs étant mes alliés

Dans la perte du combat

Sans fin qui m'égara

Jusqu'à ne plus jamais savoir

Qui de moi ou de mon agresseur

Impitoyable l'un et l,autre

Essayant l'un

D'avoir mainmise sur l'autre

Et ne s'alimentant

Qu'au seul dessein possible

Vengeance ou prière

L'un de supplier à l'autre

De le tuer, de le disséquer

Et de l'éconduire

Vers les distances sans fin

Où vont se reproduire

Comme des déchets absent

Les avides océans

 

Cicatrisé mon cri

Étendu dans la nuit

Part à la volée des gibiers

Dans leurs subtilités

Et leur fuite des hivers

Dans ma constellation

Plus chaude que le sang

Plus bouillante que la bière

Où mon être enseveli

Cherche à se soumettre

Aux lois impitoyables

De la mort trahison

De la mort guérison

De la mort infligée

Par l'arme impitoyable

Du  noyeur Œnopion

 

J'inflige au secret des nuits

La démesure de mon ennui

À sans cesse rechercher

Une face à mon ennemi

La vengeance de l'éphémère

A soif de mon sang

Écoulé dans la voie lactée

De million de poussières

Et de traces sur l'éther

Quand les atomes du cercle

Tellurique et distant

Foncent de leur force

Millénaire nucléaire

Sur le résidu broyé

De ce qu'Orion moi devenu

Laisse flotter dans la nuit

Particules désarticulées

D,un cadavre inexploré

 

Nul père nul frère

Mais qu'assassins

Groupés au bas des marches

Où malgré moi élevé

Je cherche à nommer

Qui me condamne ainsi

Au protocole funèbre

D'une impossible survie

Nulle mère

Nulle présence amie

Mais que semblant d'issues

En un pâle mystère

Désarroi ou espérance

Ou relent de désespoir

À la zone masquée

D'un horizon fuyant

Le jour incessant

Le jour limitrophe

Tournant son vaste dos

À son impossible clarté.

 

Dans la foulée ambiante

Des électrons morbides

J'attends l'intercession

D'une influente armée

Formée de mes antiques

Ressources infécondées

Lors du massacre où je fus

Esprit violenté mains écartelées

Lors du massacre où je fus

À jamais dépossédé

D'une vie possible

Sans espoir de repos

Me laissant condamner

À la course éternelle

Et son immobilité

Au dernier repère

Que veille le porteur

D'entités égrenées

Des rigoles raboteuses

D'un sentier issu de l'enfer

Qui revient sur lui-même

Et me replonge

À l'origine même de cet enfer.

 

La passant solitaire

Qui lève ses yeux la nuit

Pour s'abreuver du lait

Que versent sur lui

Les traces de la constellation

Aujourd'hui portant mon nom

Verra-t-il le feu gris

Noyé dans la poussière

Agglomérant sans fracas

Les parcelles de mes os

Broyés dans l'ombre

Des milliers d'étoiles

Qui tournent leurs reflets

Vers sa conscience

Comme un drap

Inondant sa pensée

Dans l'optique étendue

Où se fragmente son lit?

 

Où passera-t-il tout simplement

Son chemin monotone

Lui de même sans couleur

Sans chagrin et sans âme

Dans son irrécupérable

Trajet erratique sur terre

Entrecoupé des crevasses

Absolues des silences

Écho de paroles tues

N'ayant pas su les dire

En son for intérieur

À la reconnaissance de lui-même?

 

Torts démesurés de la perte

C'est à vous que mon ton rauque

En vociférant s'adresse

Vous n'avez que la fin

À sans cesse espérer

Une fin qui pour votre repos

Ne jamais adviendra

Car l'extrême châtiment de mourir

Au décret que l'arme vous donna

Est de survivre en permanence

Dans la torture insensorielle

Tels que corps ensevelis

Mais pénétrés de la conscience

Du temps qui toujours

Se maintiendra sans recours

Aux paix que lui confèrent

Les baumes de l'oubli

Et bienfaits de l'agonie

 

Veille, jour et lendemain

Naissance, vie et retour

Aux origines de l'histoire

Sont les intransigeants interdits

Auxquels en vous enlisant

Dans le réceptacle du temps

L'horrible fléau mandaté

Par la haine infatigable

D'Orion le condamné

À excécrer l'innocent

En souvenir du tueur qui le mena

Aux inextricables essences

De l'amour amputé

De ses espérances

Vous destine inexorablement.

 

Je suis le porteur de vos misères

Dans l'espace déchiré de la matière

Vos promenades démembrées

Sur les voies menant

Au centre de la zone

Où aboutit l'écriteau

Vous dirigeant de toutes parts

Vers l'absolu territoire

Intitulé nulle part

Ne sème ni l'émoi du départ

Ni le répit de l'arrivée

Car arrimés au désastre

D'un point caverneux

Qui vous tient captif

De la captivité que je tiens

Vous avancerez de force

Et de manière aussi brute

Que l'égalité de vos pas

Vous ferons reculer.

 

Roches minérales perdues

Dans un amas clos de minéraux

Vous souviendra-t-il

D'une ère antique si cruelle

Mais douce assez pour vous avoir

Gratifié de sens, et de parole

Aujourd'hui qui vous sont refusées

Vous empêchant de murmurer

En direction d'un lieu

Sans lumière et sans écho:

Qu'est devenu le feu d'Orion?

Nous entendrait-il si nous parlions?

Orion, pitié pour l'humanité

Qu'autrefois nous étions

Si nous avions vécu

Un jour peut-être

Un jour bref mais un jour quand même

Qui ne fût pas l'œuvre d'Orion

Aurions-nous su que la souffrance

Aurions-nous vu que la terreur

Que la plénitude effarée

Du vide où nous prions

Que tout ce que nous aurions fui

Nous serait venu d'Orion?

 

 

© Pierre-Abel Neault

Extrait de Roches vampires, 2014

 

 

 

 

 

 

DH//PoisonSubtil

Topic 719081

DH//81Re://T7190[PoisonSubtil - Orion] post. 17-07-23 11:53:43

 

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