Topic 7190-010 [Laet-Rose/Angel/Erik/Quee - Treize] edit 17-05-01 20:27:14 reedit 19-04-09 08:28:18
Treize mois se sont écoulés depuis qu'il m'a demandé de ne plus lui écrire. Treize longs mois. Je n'en peux plus d'y penser. Le temps n'arrange en rien les choses. Je pense à lui plus souvent chaque jour, alors qu'il devrait ignorer sa place dans mon esprit. Il s'accroît dans mes réserves, même ses aiguilles deviennent des épées, au point que j'ai l'impression de le reconnaître partout, au bureau de poste, et dans des endroits où il serait si peu probable qu'il aille.
Vous ne pensez pas assez à vous, à lui trop, à vos secrets. Il y avait beaucoup de silence dans votre relation. On aurait dit que, quand vous vous parliez, les paroles constituaient un danger pour cet amour si bien caché dans le silence.
Vous savez que l’Ordre des Acuponcteurs a eu gain de cause dans la bataille des syndicats, et qu'il devra définitivement fermer sa clinique. Que lui reste-t-il alors? Il est âgé. Il voudrait peut-être se joindre à vous afin de vous épauler modestement? Il vous admirait dans vos activités colossales auprès des personnes en fin de vie.
Je suis moi-même presque au fil d’arrivée.
ANGELOTTA
Envoyez-lui un message. Dites-lui en mots simples ce que vous éprouvez, pas de "fleur de mon existence" ni rien. Parlez-lui de vos évaluations en gérontologie, les hommes sont pragmatiques. Dites-lui aussi que le système qui gère la santé est devenu une affaire consternante.
Il le sait. Dire à quelqu'un des choses qu'il sait déjà peut être reçu comme de l'ennui, ou pire, comme un prétexte qui cache ses vraies avenues. Prenons exemples sur les maladies qui savent où elles frappent, et non les maux somatiques regroupant des marées d'humains dans des salles d'attente. Un appel raté de ma part me rendrait semblable à eux: tout pour qu'on s'occupe d'eux, de moi. Et je subirais le même sort qu'eux: le personnel dans les hôpitaux regarde rarement en direction de ceux qui souffrent le plus.
Jusqu'à aujourd'hui, c'est vous qui souffrez le plus. Mais on vous regarde, nulle crainte à y avoir. On vous regarde parce que vous êtes économe dans la démonstration de votre souffrance.
La souffrance d’amour, quel que soit notre âge, est un mal plus complexe que les syndromes à la mode. L'allergie se généralise dans chaque parcelle de la peau, mais vos blessures indétectables au microscope ont plus de chances de réveiller votre acuponcteur qui somnole dans sa grande muraille de Chine.
Vos paroles senties vous guériraient en lui écrivant. Comme des papillons sortis de leur soie.
Écrivez-lui comme quoi vous assumez vos responsabilités d'amoureuses. Pas de fioritures. Pas de: "je répands de l'encre dans votre cœur."
Pas d'encre de Chine, mdr. Mais s'il juge de ne pas vous répondre, dites-lui que vous respectez ses libertés, il sera sensible à ça, les Chinois sont éduqués dans mille contraintes.
Merci de vos conseils. Je conclurai en lui demandant de ne pas déchirer ma lettre, et de la déposer comme une lanterne sur un coin de son bureau.
Treize mois se sont écoulés depuis qu'il m'a demandé de ne plus lui écrire. Treize longs mois. Je n'en peux plus d'y penser. Le temps n'arrange en rien les choses. Je pense à lui plus souvent chaque jour, alors qu'il devrait ignorer sa place dans mon esprit. Il s'accroît dans mes réserves, même ses aiguilles deviennent des épées, au point que j'ai l'impression de le reconnaître partout, au bureau de poste, et dans des endroits où il serait si peu probable qu'il aille.
Vous ne pensez pas assez à vous, à lui trop, à vos secrets. Il y avait beaucoup de silence dans votre relation. On aurait dit que, quand vous vous parliez, les paroles constituaient un danger pour cet amour si bien caché dans le silence.
Vous savez que l’Ordre des Acuponcteurs a eu gain de cause dans la bataille des syndicats, et qu'il devra définitivement fermer sa clinique. Que lui reste-t-il alors? Il est âgé. Il voudrait peut-être se joindre à vous afin de vous épauler modestement? Il vous admirait dans vos activités colossales auprès des personnes en fin de vie.
Envoyez-lui un message. Dites-lui en mots simples ce que vous éprouvez, pas de "fleur de mon existence" ni rien. Parlez-lui de vos évaluations en gérontologie, les hommes sont pragmatiques. Dites-lui aussi que le système qui gère la santé est devenu une affaire consternante.
Il le sait. Dire à quelqu'un des choses qu'il sait déjà peut être reçu comme de l'ennui, ou pire, comme un prétexte qui cache ses vraies avenues. Prenons exemples sur les maladies qui savent où elles frappent, et non les maux somatiques regroupant des marées d'humains dans des salles d'attente. Un appel raté de ma part me rendrait semblable à eux: tout pour qu'on s'occupe d'eux, de moi. Et je subirais le même sort qu'eux: le personnel dans les hôpitaux regarde rarement en direction de ceux qui souffrent le plus.
Jusqu'à aujourd'hui, c'est vous qui souffrez le plus. Mais on vous regarde, nulle crainte à y avoir. On vous regarde parce que vous êtes économe dans la démonstration de votre souffrance.
La souffrance d’amour, quel que soit notre âge, est un mal plus complexe que les syndromes à la mode. L'allergie se généralise dans chaque parcelle de la peau, mais vos blessures indétectables au microscope ont plus de chances de réveiller votre acuponcteur qui somnole dans sa grande muraille de Chine.
Écrivez-lui comme quoi vous assumez vos responsabilités d'amoureuses. Pas de fioritures. Pas de: "je répands de l'encre dans votre cœur."
Treize mois se sont écoulés depuis qu'il m'a demandé de ne plus lui écrire. Treize longs mois. Je n'en peux plus d'y penser. Le temps n'arrange en rien les choses. Je pense à lui plus souvent chaque jour, alors qu'il devrait ignorer sa place dans mon esprit. Il s'accroît dans mes réserves, même ses aiguilles deviennent des épées, au point que j'ai l'impression de le reconnaître partout, au bureau de poste, et dans des endroits où il serait si peu probable qu'il aille.
Vous savez que l’Ordre des Acuponcteurs a eu gain de cause dans la bataille des syndicats, et qu'il devra définitivement fermer sa clinique. Que lui reste-t-il alors? Il est âgé. Il voudrait peut-être se joindre à vous afin de vous épauler modestement? Il vous admirait dans vos activités colossales auprès des personnes en fin de vie.
Envoyez-lui un message. Dites-lui en mots simples ce que vous éprouvez, pas de "fleur de mon existence" ni rien. Parlez-lui de vos évaluations en gérontologie, les hommes sont pragmatiques. Dites-lui aussi que le système qui gère la santé est devenu une affaire consternante.
Il le sait. Dire à quelqu'un des choses qu'il sait déjà peut être reçu comme de l'ennui, ou pire, comme un prétexte qui cache ses vraies avenues. Prenons exemples sur les maladies qui savent où elles frappent, et non les maux somatiques regroupant des marées d'humains dans des salles d'attente. Un appel raté de ma part me rendrait semblable à eux: tout pour qu'on s'occupe d'eux, de moi. Et je subirais le même sort qu'eux: le personnel dans les hôpitaux regarde rarement en direction de ceux qui souffrent le plus.
Jusqu'à aujourd'hui, c'est vous qui souffrez le plus. Mais on vous regarde, nulle crainte à y avoir. On vous regarde parce que vous êtes économe dans la démonstration de votre souffrance.
La souffrance d’amour, quel que soit notre âge, est un mal plus complexe que les syndromes à la mode. L'allergie se généralise dans chaque parcelle de la peau, mais vos blessures indétectables au microscope ont plus de chances de réveiller votre acuponcteur qui somnole dans sa grande muraille de Chine.
Écrivez-lui comme quoi vous assumez vos responsabilités d'amoureuses. Pas de fioritures. Pas de: "je répands de l'encre dans votre cœur."
Pas d'encre de Chine, mdr. Mais s'il juge de ne pas vous répondre, dites-lui que vous respectez ses libertés, il sera sensible à ça, les Chinois sont éduqués dans mille contraintes.
Merci de vos conseils. Je conclurai en lui demandant de ne pas déchirer ma lettre, et de la déposer comme une lanterne sur un coin de son bureau.