1Re://T71901[- Terminal] post. 17-05-04 12:28:56 Réédit 19-03-26
Je suis en période de reconstruction. Donc de ce temps-là je suis très interpellée par la quantité astronomique d’erreurs que je me trouve à répéter sans cesse. Un prof de psychologie a déjà dit que répéter ses erreurs c’était un signe de névrose À un stade précoce. Ça m’est restée. Il m’arrive souvent de gaffer. Chaque fois je me dis que je dois me corriger de dire des choses inappropriées à certaines personnes, mais c’est plus fort que moi, je constate que j’ai de la misère à trouver ma place dans une conversation. À la première occasion, je dis des choses que je regrette ensuite. Manquer de jugement dans mon cas, ça se répercute par des paroles involontaires contre les autres, et ça fait de moi une personne médisante c’est comme une extension qui traîne après moi, et je n’arrive pas à m’en défaire. Je ne veux pas dire des choses blessantes à l’endroit d’une copine, mais si par exemple je suis en présence de quelqu’un qui connaît cette même personne, on dirait que j’ai besoin de prouver que je la connais mieux que les autres, je lui trouve une qualité passe-partout à la suite desquelles j’élabore sur tous ses défauts. Le lendemain j’ai honte parce que c’est pas ce que je voulais dire d’elle, mais ça comme sorti tout seul.
1Re://T71901[- Terminal] post. 17-05-04 12:28:56 Réédit 19-03-26
Nous venons tous au monde avec un terminal dans nos parois, prêt à recevoir la saisie de nos erreurs. Autrefois nous disions un tableau noir, mais les temps ont changé. C’était plus parlant comme métaphore, quand même: un tableau noir prêt à recevoir la craie de nos erreurs.
1Re://T71901[- Terminal] post. 17-05-04 12:28:56 Réédit 19-03-26
Tout dépend de ce que vous appelez des «erreurs». Si c’est une erreur technique, oui, il se peut que le mauvais pli soit resté depuis x années. On voit ça chez les élèves mal formés, en sport, ou en discipline artistique. Manque de motivation, indifférence à la réussite. Ou, disons-le bêtement, parfois par manque d’intelligence. Je parle d’intelligence pratique.
1Re://T71901[- Terminal] post. 17-05-04 12:28:56 Réédit 19-03-26
Je me souviens qu'à mon école, notre ami Orfeo Baier se faisait appeler «Poubelle» par tout le monde, parce que c’est comme ça qu’on le surnommait chez lui, vu qu’il avait un gros appétit et que c’était toujours lui qui finissait les plats. J’y ai réfléchi souvent. Orfeo n’arrivait pas à performer en classe. Là où toutr le monde finissait par maîtriser une matière, lui restait sans ressources, éternel débutant, comme au premier jour.
1Re://T71901[- Terminal] post. 17-05-04 12:28:56 Réédit 19-03-26
Pour ne pas commettre d’erreurs, l’humain a recours à suffisamment de moyens. Celui qui ne fournit pas d’effort n’a que ce qu’il mérite au fond.
1Re://T71901[- Terminal] post. 17-05-04 12:28:56 Réédit 19-03-26
Parions que ce surnom lui était apparu quand ses parents avaient réalisé qu’il était gros, et qu’il n’avait plus grand-chose à voir avec le rêve qu’ils avaient fait de lui quand ils l’avaient contemplé la première fois dans la pouponnière. C’est le réveil au lendemain de l’ivresse. Je ne veux pointer du doigt personne, mais il n’y avait pas de musique dans cette famille, pas de discussions ardentes, qu’une grosse «Poubelle», au propre comme au figuré. Je trouve qu’Adina est une grâce pour son fils qui se heurte à la vie, qui pourrait même avoir le réflexe de s’y refuser.
1Re://T71901[- Terminal] post. 17-05-04 12:28:56 Réédit 19-03-26
Je pense qu’il y a des êtres qui ne sont pas doués pour apprendre. La beauté de la chose, c’est qu’ils finissent par réussir. Le malheur, surtout pour eux, est de constater qu’il leur faut le double, et parfois le triple du temps qu’il faut aux autres pour parvenir aux mêmes résultats.
1Re://T71901[- Terminal] post. 17-05-04 12:28:56 Réédit 19-03-26
Ce n'est pas l'avis de tous. C'est d'ailleurs pourquoi j'évite de parler de lui et de ses récents déboires dans le marais.
1Re://T71901[- Terminal] post. 17-05-04 12:28:56 Réédit 19-03-26
Si tu en parlais, je pense au contraire que bien des malentendus seraient dissipés.
1Re://T71901[- Terminal] post. 17-05-04 12:28:56 Réédit 19-03-26
Énumérer les défauts de quelqu’un pour montrer qu’on connaît bien la personne est une tactique très répandue dans les milieux clos. La plupart des gens que je connais qui pratiquent ce sport (car c’en devient un) le font sans trop se rendre compte du ridicule dont ils se couvrent eux-mêmes. Au moins, Nathalie, tu as bien ciblé cette tendance chez toi. De connaître ses travers c’est déjà une façon de s’en délivrer.
1Re://T71901[- Terminal] post. 17-05-04 12:28:56 Réédit 19-03-26
Je n'en reviens pas de ces gens à qui il faut tout dire pour qu'ils nous comprennent. Il serait plus simple d'écrire notre autobiographie et de la publier. Ça les désennuierait.
1Re://T71901[- Terminal] post. 17-05-04 12:28:56 Réédit 19-03-26
Mais si tu te maintiens en permanence dans ton îlot de solitude, sans jamais donner d'indice sur ce qui se passe en toi-même, ça devient difficile pour certains de te comprendre.
1Re://T71901[- Terminal] post. 17-05-04 12:28:56 Réédit 19-03-26
Vous m'arrachez les mots de mon clavier. Mais attention: les gens sont moins sensibles aux nuances que nous. Cette pensée risquerait d'être comprise comme quoi l'humanité gagnerait à se comporter justement comme si elle n'avait rien à dire.
1Re://T71901[- Terminal] post. 17-05-04 12:28:56 Réédit 19-03-26
La pensée est incommensurable. Les paroles pour la rendre le sont moins. Heureusement qu’elles peuvent s’accommoder des silences. Qui ne sont pas des omissions. C’est la base du contrepoint en musique; et l’être humain, qu’il connaisse ou non la théorie musicale, s’exprime en syncope et en rubatos, à moins de n’avoir rien à dire.
1Re://T71901[- Terminal] post. 17-05-04 12:28:56 Réédit 19-03-26
Nos secrets sont à nous seuls. C’est la définition du terme. Quel crime nous reproche-t-on si nous décidons la ligne pure et dure, en ne les révélant pas? Prenons le cas d'une personne qui passe pour démesurément légère comme il m'arrive souvent de le faire. Si elle s'efforce de paraître ainsi, c'est pour ne pas qu'on soit mal à l'aise en sa compagnie. Les portes de ma maison ne s’ouvrent qu’à des tracas, des malentendus, même des malheurs. Je voudrais ne pas connaître la portée de mes actes.
1Re://T71901[- Terminal] post. 17-05-04 12:28:56 Réédit 19-03-26
Mais souvent quand on nie une réalité on se rend dix fois plus malheureux que si on essayait de l’admettre. Bon courage Adina et dis-toi que dans vingt ans on n'en parlera plus. Le temps arrange magistralement les choses. Son secours est extraordinaire.
1Re://T71901[- Terminal] post. 17-05-04 12:28:56 Réédit 19-03-26
Les factures qu'il envoie à mon impatience le sont aussi.
1Re://T71901[- Terminal] post. 17-05-04 12:28:56 Réédit 19-03-26
D’accord avec Georgia. Ce n’est jamais pour mal faire, mais comme Nathalie l’illustre très bien, c’est une extension de la personnalité qui emprunte un sentier inconfortable pour tout le monde, pas juste pour la personne dont il est question. Celle qui pose un jugement s’en rend compte après coup, et son malaise augmente quand elle constate qu’elle a gêné tout le monde par ses propos.
1Re://T71901[- Terminal] post. 17-05-04 12:28:56 Réédit 19-03-26
Le mal qu’on pense des autres, difficile de le garder pour soi. Mais l’autre, lui, comment réagit-il à ce que nous pensons de lui? Comme le dit si bien Audrey Akoun, les jugements que nous émettons sont le plus souvent une projection de ce que nous reprochons à l’autre sur soi-même. Je sais par intuition tout ce que les autres, sous le regard desquels j’évolue, pensent de moi. Aucun ne pense exactement la même chose, pour une raison bien simple : ce qu’il perçoit de mes défauts, ce sont les siens. Il a la naïveté de croire qu’en les dénonçant chez moi, ces traits de caractère peu enviables passeront inaperçus chez lui. On vit dans un système qui encourage le persiflage et le jugement.