Inédits

Topic 7190354

 

 

© photo DH-Pschteau- Fallen Angel

ÉLÉGIE POUR UNE ENNEMIE

Traduction Seb88

 

Say, does that stupid earth

Where they have laid her,

Bind still her sullen mirth,

Mirth which betrayed her?

Do the lush grasses hold,

Greenly and glad,

That brittle-perfect gold

She alone had?

 

Smugly the common crew,

Over their knitting,

Mourn her—as butchers do

Sheep-throats they're slitting!

She was my enemy,

One of the best of them.

Would she come back to me,

God damn the rest of them!

 

Damn them, the flabby, fat,

Sleek little darlings!

We gave them tit for tat,

Snarlings for snarlings!

Squashy pomposities,

Shocked at our violence,

Let not one tactful hiss

Break her new silence!

 

Maids of antiquity,

Look well upon her;

Ice was her chastity,

Spotless her honor.

Neighbors, with breasts of snow,

Dames of much virtue,

How she could flame and glow!

Lord, how she hurt you!

 

She was a woman, and

Tender—at times!

(Delicate was her hand)

One of her crimes!

Hair that strayed elfinly,

Lips red as haws,

You, with the ready lie,

Was that the cause?

 

Rest you, my enemy,

Slain without fault,

Life smacks but tastelessly

Lacking your salt!

Stuck in a bog whence naught

May catapult me,

Come from the grave, long-sought,

Come and insult me!

 

We knew that sugared stuff

Poisoned the other;

Rough as the wind is rough,

Sister and brother!

Breathing the ether clear

Others forlorn have found—

Oh, for that peace austere

She and her scorn have found!

 

Stephen Vincent Benét

Elegy for an enemy

 

 

Dites: ce trou insipide

Où ils l'ont enterrée

N'épouse-t-il pas

La gaieté renfrognée

Qui collait à sa peau?

Voyez la verdure alentour

Sous l'éclat du soleil

Où l'or pur resplendit

Qu'elle seule possédait.

 

Ceux qui la pleurent

Au fil de leurs tricots

De bonne conscience - aiguilles hypocrites

Versent des larmes de boucher.

Elle était mon ennemie

La seule que j'aimais de ce clan adverse

Que le diable les emporte tous!

Mais qu'il me la redonne à moi!

 

Ces ordures, ces putains,

On se les est tapées

Autant qu'on en avait envie

Gémissements, branlettes

Sifflements quand elles passaient

Plus rien à présent

Ne laissez aucun bruit

Profaner son repos.

 

Filles de l'Antiquité

Regardez-la bien:

Chaste comme un glacier

Impeccable est son honneur.

Voisins, avec des seins de neige,

Dames de vertu irréprochable,

Comment elle pouvait flamber et briller!

Seigneur, comment elle t'a fait du mal!

 

Elle était une femme

Offrant à l'occasion la tendresse

(Délicate était sa main)

Un de ses crimes!

Des cheveux qui se sont égarés,

Les lèvres rouges comme des aubépines,

Toi, avec le mensonge prêt,

Était-ce la cause?

 

Repose mon ennemie

Tuée sans faute

Hors du monde que tu laisses

Sans odeur et sans vie.

Ressaisis-toi de la fosse

D’où rien ne peut m’élever:

Sors de la tombe - tant espérée

Et viens m’injurier!

 

Nous savions que le plaisir de l’un

Était le poison de l’autre.

Âpre est le vent de l’amertume

Sœur, frère

Contre ceux dans l’insouciance

Qui jouissent du pur éther

Quelle paix austère aurez-vous trouvée

Toi, et ton mépris?

 

 

 

Voir aussi

DH-POÉSIE

Topic 7190354

 

 

© photo DH-Pschteau- Fallen Angel

ÉLÉGIE POUR UNE ENNEMIE

Traduction Seb88

 

Say, does that stupid earth

Where they have laid her,

Bind still her sullen mirth,

Mirth which betrayed her?

Do the lush grasses hold,

Greenly and glad,

That brittle-perfect gold

She alone had?

 

Smugly the common crew,

Over their knitting,

Mourn her—as butchers do

Sheep-throats they're slitting!

She was my enemy,

One of the best of them.

Would she come back to me,

God damn the rest of them!

 

Damn them, the flabby, fat,

Sleek little darlings!

We gave them tit for tat,

Snarlings for snarlings!

Squashy pomposities,

Shocked at our violence,

Let not one tactful hiss

Break her new silence!

 

Maids of antiquity,

Look well upon her;

Ice was her chastity,

Spotless her honor.

Neighbors, with breasts of snow,

Dames of much virtue,

How she could flame and glow!

Lord, how she hurt you!

 

She was a woman, and

Tender—at times!

(Delicate was her hand)

One of her crimes!

Hair that strayed elfinly,

Lips red as haws,

You, with the ready lie,

Was that the cause?

 

Rest you, my enemy,

Slain without fault,

Life smacks but tastelessly

Lacking your salt!

Stuck in a bog whence naught

May catapult me,

Come from the grave, long-sought,

Come and insult me!

 

We knew that sugared stuff

Poisoned the other;

Rough as the wind is rough,

Sister and brother!

Breathing the ether clear

Others forlorn have found—

Oh, for that peace austere

She and her scorn have found!

 

Stephen Vincent Benét

Elegy for an enemy

 

 

Dites: ce trou insipide

Où ils l'ont enterrée

N'épouse-t-il pas

La gaieté renfrognée

Qui collait à sa peau?

Voyez la verdure alentour

Sous l'éclat du soleil

Où l'or pur resplendit

Qu'elle seule possédait.

 

Ceux qui la pleurent

Au fil de leurs tricots

De bonne conscience - aiguilles hypocrites

Versent des larmes de boucher.

Elle était mon ennemie

La seule que j'aimais de ce clan adverse

Que le diable les emporte tous!

Mais qu'il me la redonne à moi!

 

Ces ordures, ces putains,

On se les est tapées

Autant qu'on en avait envie

Gémissements, branlettes

Sifflements quand elles passaient

Plus rien à présent

Ne laissez aucun bruit

Profaner son repos.

 

Filles de l'Antiquité

Regardez-la bien:

Chaste comme un glacier

Impeccable est son honneur.

Voisins, avec des seins de neige,

Dames de vertu irréprochable,

Comment elle pouvait flamber et briller!

Seigneur, comment elle t'a fait du mal!

 

Elle était une femme

Offrant à l'occasion la tendresse

(Délicate était sa main)

Un de ses crimes!

Des cheveux qui se sont égarés,

Les lèvres rouges comme des aubépines,

Toi, avec le mensonge prêt,

Était-ce la cause?

 

Repose mon ennemie

Tuée sans faute

Hors du monde que tu laisses

Sans odeur et sans vie.

Ressaisis-toi de la fosse

D’où rien ne peut m’élever:

Sors de la tombe - tant espérée

Et viens m’injurier!

 

Nous savions que le plaisir de l’un

Était le poison de l’autre.

Âpre est le vent de l’amertume

Sœur, frère

Contre ceux dans l’insouciance

Qui jouissent du pur éther

Quelle paix austère aurez-vous trouvée

Toi, et ton mépris?

 

 

 

Voir aussi

DH-POÉSIE

Inédits

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© photo DH-Pschteau- Fallen Angel

ÉLÉGIE POUR UNE ENNEMIE

Traduction Seb88

 

Say, does that stupid earth

Where they have laid her,

Bind still her sullen mirth,

Mirth which betrayed her?

Do the lush grasses hold,

Greenly and glad,

That brittle-perfect gold

She alone had?

 

Smugly the common crew,

Over their knitting,

Mourn her—as butchers do

Sheep-throats they're slitting!

She was my enemy,

One of the best of them.

Would she come back to me,

God damn the rest of them!

 

Damn them, the flabby, fat,

Sleek little darlings!

We gave them tit for tat,

Snarlings for snarlings!

Squashy pomposities,

Shocked at our violence,

Let not one tactful hiss

Break her new silence!

 

Maids of antiquity,

Look well upon her;

Ice was her chastity,

Spotless her honor.

Neighbors, with breasts of snow,

Dames of much virtue,

How she could flame and glow!

Lord, how she hurt you!

 

She was a woman, and

Tender—at times!

(Delicate was her hand)

One of her crimes!

Hair that strayed elfinly,

Lips red as haws,

You, with the ready lie,

Was that the cause?

 

Rest you, my enemy,

Slain without fault,

Life smacks but tastelessly

Lacking your salt!

Stuck in a bog whence naught

May catapult me,

Come from the grave, long-sought,

Come and insult me!

 

We knew that sugared stuff

Poisoned the other;

Rough as the wind is rough,

Sister and brother!

Breathing the ether clear

Others forlorn have found—

Oh, for that peace austere

She and her scorn have found!

 

Stephen Vincent Benét

Elegy for an enemy

 

 

Dites: ce trou insipide

Où ils l'ont enterrée

N'épouse-t-il pas

La gaieté renfrognée

Qui collait à sa peau?

Voyez la verdure alentour

Sous l'éclat du soleil

Où l'or pur resplendit

Qu'elle seule possédait.

 

Ceux qui la pleurent

Au fil de leurs tricots

De bonne conscience - aiguilles hypocrites

Versent des larmes de boucher.

Elle était mon ennemie

La seule que j'aimais de ce clan adverse

Que le diable les emporte tous!

Mais qu'il me la redonne à moi!

 

Ces ordures, ces putains,

On se les est tapées

Autant qu'on en avait envie

Gémissements, branlettes

Sifflements quand elles passaient

Plus rien à présent

Ne laissez aucun bruit

Profaner son repos.

 

Filles de l'Antiquité

Regardez-la bien:

Chaste comme un glacier

Impeccable est son honneur.

Voisins, avec des seins de neige,

Dames de vertu irréprochable,

Comment elle pouvait flamber et briller!

Seigneur, comment elle t'a fait du mal!

 

Elle était une femme

Offrant à l'occasion la tendresse

(Délicate était sa main)

Un de ses crimes!

Des cheveux qui se sont égarés,

Les lèvres rouges comme des aubépines,

Toi, avec le mensonge prêt,

Était-ce la cause?

 

Repose mon ennemie

Tuée sans faute

Hors du monde que tu laisses

Sans odeur et sans vie.

Ressaisis-toi de la fosse

D’où rien ne peut m’élever:

Sors de la tombe - tant espérée

Et viens m’injurier!

 

Nous savions que le plaisir de l’un

Était le poison de l’autre.

Âpre est le vent de l’amertume

Sœur, frère

Contre ceux dans l’insouciance

Qui jouissent du pur éther

Quelle paix austère aurez-vous trouvée

Toi, et ton mépris?

 

 

 

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